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La suspension de cinq ONG fait réagir au Cameroun

13 octobre 2025

La suspension vise deux entités du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), L. M. Nanje Foundation Inc., Reach out Cameroon et l’Association charitable socioculturelle. 

Ces organisations sont accusées de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

Ces organismes "peuvent être complices passifs ou actifs de comportements répréhensibles", a déclaré le ministre Paul Atanga Nji, samedi 7 décembre 2024 à la télévision publique CRTV, évoquant des "vulnérabilités au blanchiment de capitaux et surtout au financement du terrorisme"

"En deux ans, ces cinq organismes à but non lucratif et organisations non gouvernementales installés au Cameroun ont reçu environ 16 milliards de francs CFA", des montants ne reflétant pas "les activités conduites sur le terrain", selon le ministre.

Cyrille Rolande Bechon, directrice exécutive de l’ONG Nouveaux droits de l’homme, qui fait d'ailleurs partie du Redhac, réagit sur la DW aux accusations du gouvernement camerounais.

Cyrille Bechon : Nous avons mis en place une cellule de crise pour réfléchir, pour voir quelles sont les réponses appropriées et comment est-ce que nous répondons à la menace qui pèse non seulement sur nos organisations, mais aussi sur nous en tant que défenseurs des droits humains. Il y avait déjà des signaux d'alerte sur les restrictions de l'espace civique au Cameroun et puis justement cette décision est venue sonner le glas.

Donc du coup, chaque acteur, y compris les Nations Unies, suivent l'évolution pour savoir tout simplement ce qui peut justifier cela, qu'est-ce que le gouvernement en place est en train de dire. Parce que dans notre travail de monitoring, on veut savoir ce qui se passe de part et d'autre. Que dit le gouvernement ? Que dit ceci ? Qu'est-ce qui est en train de se passer ? Est-ce que les menaces continuent ? Et dans le cas actuel, les menaces sont en train de continuer. Vous avez suivi que maître Alice Kom a été convoquée de nouveau par le préfet. Vous avez suivi que les volontaires et staffs du REDHAC ont été convoqués à la police. C'est ça, c'est le monitoring de ce qui est en train d'être fait à tous les niveaux, au niveau régional et au niveau international. Parce qu'on sait que des gens sont en danger. Et comme on le sait au Cameroun, de là à trouver les gens arrêtés et être détenus pour rien, tout est possible. Donc il faut que l'alerte soit lancée de manière instantanée, de manière urgente, pour protéger les personnes en danger.

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